Djee [Daddy is angry]

[Carte d'Identité]

Nom : Foster. Même si Monsieur n'en est pas particulièrement fier, elle, si.

Prénom : Djee.

Surnom : Mantis religiosa, c'est ce qu'elle aimerait. En général, c'est juste "Mantis", ou Mante, voire Menthol. Comiques, va.

Âge apparent : La vingtaine.

Âge réel : 7 ans.

Langue(s) parlée(s) : Anglais, quelques notions vagues d'espagnol, de français... Et de latin.

Métier/Rang : Officiellement, elle est nettoyeuse de surface, et sensée chercher une trace éventuelle de vie au dehors. Officieusement, elle est une prostituée.

[Description physique]

D'abord, c'est la peau. La teinte de la peau, qu'on voit. Un vert pâle, qui pourrait être tendre sur une jeune pousse, mais qui couplé à l'ombre de véritables veines, à la texture d'une peau beaucoup trop humaine, dérange. C'est trop intense pour faire maladif, c'est trop rose encore pour faire inhumain ou ridicule. C'est trop entre deux. C'est un vert malsain, au sens strict du terme. La couleur qu'on aurait bien vu à la peau d'un diable, à vrai dire. Et il répond au vert des yeux, lorsqu'on les voit. Un vert émeraude, ophidien, très vif, lui. Des grands yeux sur un visage jeune, agréable -S'il avait la grâce d'être d'un teint plus frais. Mais la plupart du temps, son visage, elle le cache, car il est à l'instar de sa peau: Trop humain. Trop proche de ces origines. On voit presque l'enfant que ce foetus qui a grandit aurait pu être si on ne lui avait pas injecté des choses bizarres. Des lèvres ourlées, de longs cils sombres, un petit nez mutin: Une oeuvre admirable et intacte, qu'elle protège jalousement des regards comme des coups. C'est personnel, le visage, vous comprenez.

Parlons du corps, à présent. Celui là est montré. C'est à peine si elle s'habille, à vrai dire. Si vous passez outre la teinte ou préférez une lumière tamisée (ou rouge), vous ne pourrez que voir à quel point la nature se venge. Ses formes sont un appel au viol. Des courbes pleines, une chair qu'on devine ferme, un grain de peau suave. Une poitrine qui, hautaine, défie la gravité, un ventre dont les muscles se devinent légèrement, le renflement prometteur du pubis que les rares vêtements laissent deviner. La chute de reins, sous la taille très fine et très marquée qu'on pourrait penser englober des deux mains et enserrer, est gratifiée de deux petits fossettes, ainsi que de cicatrices plus sévères, d'un vert plus sombre, plus végétal. Son maintien est celui de l'insecte auquel elle est rapporté, mais droit. Taille exagérément cambrée, mains repliées devant sa poitrine, longs doigts se touchant à peine et tête masquée penchée de côté.

Elle se déplace avec lenteur et délicatesse, comme si elle marchait au fond de l'océan. Elle se laisse contempler, et parfois même on en est à se demander si elle ne prend pas la pose. Elle n'est pas bien bavarde, mais si vous lui adressez la parole, vous aurez droit à une voix un peu rauque, basse, assez suave mais... Un peu trop râpeuse pour être vraiment agréable. Le phrasé est posé, correct, dénué d'agressivité et parfois presque atone. Elle arrive à se faire enjôleuse lorsqu'il le faut, mais elle limite ces effets au minimum.

Son masque, puisque c'est ce que vous verrez souvent, est en somme un casque de football américain renforcé, avec quelques orifices de respiration, doté d'une double visière, l'une à l'extérieur, d'origine, grillagée, et l'autre surajoutée, en plastique feuilleté réfléchissant la lumière. Ce que vous verrez en cherchant à la regarder dans les yeux, c'est vous même.

[Description Morale]

Djee est une belle salope. Soyons limpides à ce sujet, elle n'est ni aimable, ni douce, ni attentionnée, mais elle peut le feindre. De ces années à apprendre qu'elle aurait pu être humaine, mais qu'on a décidé qu'elle serait moins que rien, elle en a retiré quelques capacités d'adaptation, basées sur l'observation des désirs de ses presque congénères. A avoir des sens aussi fins que les siens, elle a tiré sa façon d'analyser froidement son environnement -A moins que ça ne soit la Mante en elle qui parle. Elle a grandi de corps un peu plus vite que de tête, mais elle a vite compris ce que sa chair pouvait lui rapporter. C'est une façon d'être utilisée qui ne lui a déplu que les premières fois, à présent, c'est sa vengeance personnelle. Après tout, quoi de meilleur que sentir un homme, un humain, frémir entre ses cuisses, alors qu'elle n'est qu'un putain d'insecte?
Elle n'a mangé encore aucune tête, du moins physiquement parlant, mais elle a déjà usé de très mesquines façons de châtier, à sa mesure et à sa portée, ceux qu'elle considère comme le chainon passé de l'évolution. Il ne reconnaît simplement pas encore sa place, mais lorsque les guerres auront fait leurs oeuvres entre eux, il restera les insectes, les blattes, la vermine: Elle et ses frères.

Attentive, patiente, elle laisse échapper parfois de cette rage interne dans certaines sautes d'humeur, mais elle les contrôle de mieux en mieux. Souvent, lorsqu'elle a eu pareil excès, elle est d'humeur sombre et préfère s'enfermer jusqu'à avoir retrouvé un calme parfait. Face aux Insectoïdes, elle n'est guère plus douce, mais elle est ce qu'on pourrait nommer « bienveillante », du moins, elle les absout de ses turpitudes manipulatrices. Cependant, elle est exigeante. Ils sont la future race dominante, et ils doivent se comporter en princes qu'ils seront bientôt. Il n'est pas rare qu'elle en frappe un qu'elle aurait trouvé trop soumis, trop médiocre, dans le but confus de le pousser à s'améliorer. Elle a l'amour vache, on pourrait dire.

Ses relations complexées avec son créateur et ses quelques heurts avec la hiérarchie lui ont valu tout de même d'apprendre la prudence, et donc le silence. Aussi, elle fait mine d'être docile, indifférente, quand elle n'est que poison. Un poison lent qui se cache pour lire des livres de philosophie, des romans historiques et des traités de mathématique antique en latin. Une Reine se doit être instruite. Elle rejette en bloc tout ce qu'elle considère comme des sentiments "humains", par orgueil tant que par instinct de conservation. Méfiante, cynique, passablement cruelle et amère: Elle n'est pas une femme brisée, elle est un prédateur dans une peau floue. On pourrait la croire orgueilleuse, il n'en est rien: Sa seule fierté est globale, et porte sur tous les Insectoïdes en général, pas sur un seul cas, fusse-t-il le sien.

[Biographie]

Elle est un raté. Le but de Sieur Foster était de faire une machine à tuer, une créature vive, froide et solide, et il n'a réussi que sur les deux premiers points. Malheureusement, Djee a une peau trop humaine, nulle carapace, et elle se permet même d'être sensible. Les armures l'insupportent.
Mais, peut être à cause de son visage si expressif, si humain, il l'a gardée auprès de lui. Il s'est sans doute rendu compte qu'il l'avait un peu trop fait, et qu'elle avait un peu trop appris sur ce qu'elle n'aurait pas du savoir: Les doutes des scientifiques, les errements moraux, les hésitations à regarder son corps.
Il ne fut pas le premier à goûter à sa chair, et il a même été révolté de savoir que des soldats l'avaient prise un soir. Mais elle a réussi à le faire flancher, et ce fut la fin de leur intimité. Depuis, il l'évite, soit méfiant, soit tourmenté. Peut être un peu des deux. Elle en tire une certaine amertume qu'elle n'avouera jamais.
Elle a été nommée à un poste fantoche, dont on sait qu'il ne servira guère, et sa place officieuse est bien celle de « détendre » tout ce beau monde, secrètement. Ceux qui l'ignorent encore se contentent de penser qu'on la garde parce qu'elle ne mange pas beaucoup et qu'elle fait partie du décor. Après tout, elle ne dérange personne. Non?

Particularité : Une rapidité foudroyante, parfois surprenante, sortie de la lenteur contemplative de ses mouvements, couplée à la capacité de sentir les vibrations de l'air. En somme, si vous approchez, elle le sentira. Si votre coeur bat trop vite et que vous êtes proches, également.

Who are you ? [Code bon par le Prince Cafard]